Histoire du Perreux
8 siècles d’existence pour 130 ans de vie communale
C’est son caractère pierreux qui a inspiré aux moines de l’abbaye de Saint-Maur le nom latin de Petrosa pour désigner la terre qu’ils possédaient près de leur village de Nogent. Le sol étant propice à la vigne, les moines encouragèrent cette culture.
Déjà sous le règne de Saint-Louis, le territoire du Perreux est un fief appartenant à un certain Pierre du Perreux. Un manoir y est construit. La proximité du bois, du château de Vincennes et de la présence constante des rois va marquer l’avenir du manoir du Perreux. Pendant tout le Moyen-âge, jusqu’au règne de Charles VII, le fief du Perreux verra comme propriétaires des bourgeois de Paris, des merciers et des épiciers, dont l'activité commerçante leur permettra de faire la cour au souverain.
Le désintérêt des rois pour l’Île-de-France ainsi que leurs longs séjours dans la vallée de la Loire va entraîner un changement de catégories socioprofessionnelles au Perreux. A la fin du XVe et au XVIe siècle, le personnel des grandes institutions du royaume, comme le Parlement ou la Cour des Comptes, va remplacer nos marchands et nos bourgeois de Paris. La seigneurie du Perreux va devenir un lieu de résidence de villégiature.
Le château du Perreux au XVIIIe siècle (archives départementales 94)
Jusqu’à la Révolution, trois familles vont se succéder à la tête de la seigneurie du Perreux, les Anthonis, les Deschiens de Ressons et les Millin. En 1697, le manoir médiéval est abattu et un premier château est construit. En 1760, Robert Millin, financier et secrétaire du roi, achète les terres et la seigneurie et décide d’y construire un nouveau château en faisant appel à un architecte du roi, Etienne-Louis Boullée. Ce château est abattu vers 1895 mais une aile reste encore présente dans le quartier du Parc, rue du Docteur-Faugeroux.
La Révolution n’épargne pas le Perreux puisque son dernier seigneur, Jérôme-Robert Millin du Perreux, financier et directeur de la loterie royale, est guillotiné en 1794. Le château connaît encore un propriétaire célèbre. En 1800, Nicolas de Neufchâteau, élève de Voltaire, académicien, ministre de l’Intérieur, Directeur et président du Sénat, est propriétaire des terres du Perreux. Les terres et le château vont ensuite passer dans les mains de nombreux propriétaires jusqu’en 1857.
Au milieu du XIXe siècle, la construction de la ligne de chemin de fer de Paris à Mulhouse marque une étape importante dans l’histoire du Perreux. La tradition de détente et de loisirs pour les parisiens connaît avec l’ouverture de cette ligne un essor considérable. Les guinguettes sur les bords de la Marne attirent ouvriers, artistes et écrivains. La Marne respire la joie de vivre.
C’est à ce moment que les propriétaires des terres et du château décident de lotir leurs propriétés. Les lotisseurs donnent aux noms des nouvelles rues les noms des avenues de Paris : les Champs-Elysées, Montaigne, Bagatelle et Denfert-Rochereau. Le Perreux devient le petit Paris des travailleurs de la capitale.
En 1881, le hameau du Perreux était attaché administrativement à la ville de Nogent-sur-Marne. Henri Navarre, avec d’autres habitants du lotissement, lance l’idée d’une séparation entre Le Perreux et Nogent. Cette « guerre d’indépendance » dure de 1884 à 1887. Le 28 février 1887, le président de la République signe la loi donnant officiellement naissance à la Ville du Perreux. Henri Navarre devient le premier Maire du Perreux.
Henri Navarre, 1er Maire du Perreux
Les municipalités successives ont toujours su répondre aux besoins de la population toujours plus nombreuse. La nouvelle paroisse du Perreux a été dotée d’une église en 1890, grâçe à une souscription publique. La Ville fait construire de nouvelles écoles, un hôtel des postes construit de 1932 à 1933 par Charles Wallon dans le plus pur style art-déco ainsi que des ouvrages d’art destinés à relier les deux rives de la Marne. Elle fait également aménager un gymnase et un stade à l’intention des nombreuses associations sportives. Enfin, elle se dote dès sa création d’un corps efficace de Sapeurs-Pompiers, qui ont eu fort à faire lors de la grande crue de 1910, la partie sud de la commune étant totalement inondée. La ville n’a pas trop souffert directement du premier conflit mondial, sauf lors d’un terrible bombardement aérien en 1918. Mais 650 Perreuxiens ont donné leur vie pour la Patrie.
En revanche, la Seconde Guerre mondiale a laissé son empreinte de manière indélébile. D’abord parce que le Maire en place depuis 1929, a choisi la voie de la collaboration avec l’occupant. Ensuite parce que la libération de la ville, du 19 au 26 août 1944, a été très meurtrière. De nombreuses rues portent aujourd’hui le nom des martyrs de ces jours douloureux.
Depuis la fin de la guerre, notre commune a retrouvé son caractère tranquille. Les équipements se sont multipliés et modernisés sous l’impulsion d’hommes et de femmes soucieux de préserver ce petit coin de banlieue, dans un remarquable esprit de fidélité aux choix faits il y a plus de cent ans.
En avril 2011, le chantier du futur parking du centre-ville a mis au jour les abris anti-aériens de la Seconde Guerre mondiale. Construits en 1940, ils se trouvaient à seulement quelques dizaines de centimètres sous l’esplanade de la Mairie.
Ils ont écrit sur le Perreux :
• CHAMPION Pierre, SALABERT Alexandre, Le Perreux-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne, 1937
• DELMAS Julie, Le Perreux, naissance d’une ville, Mémoire de Maîtrise, Marne-la-Vallée, 1999
• GIRAUD Michel, Le Perreux-sur-Marne, cent ans d’histoire, Le Perreux-sur-Marne, 1987
• HOLVAS Jean-François, Seigneurie, seigneurs et château du Perreux, Le Perreux-sur-Marne, 1998
• HOLVAS Jean-François, Patrimoine du Perreux : un siècle de cartes postales, éditions Amattéis, 1999
Les Maires du Perreux
- Henri NAVARRE (1835-1909) : de 1887 à 1894
- Jean-Charles OLLIER (1836-1897) : de 1894 à 1897
- Albert LECOCQ (1853-1918) : de 1897 à 1918
- Léopold JOUBE (1847-1932) : de 1919 à 1925
- Léon GUYARD (1857-1941) : de 1925 à 1929
- Jean GOY (1892-1944) : de 1929 à mars 1944
- Léon GARREAU (1887-1972) : de mars à août 1944
- André PALIN : Président du Comité local de Libération du 23 août au 20 octobre 1944
- Robert BELVAUX (1904-1967) : Président du Comité local de Libération du 20 octobre 1944 à mai 1945, Maire de 1945 à 1947, puis de 1953 à 1967
- Charles MARTIN (1871-1957) : de 1947 à 1953
- Louis BRULAS (1890-1976) : de 1967 à 1971
- Michel GIRAUD (1929-2011) : de 1971 à 1992
- Roger LOISON (disparu en 1993) a brièvement exercé les fonctions de Maire du 1er juillet au 11 octobre 1988, suite à la démission (temporaire) de Michel Giraud, en raison de la règle de non-cumul des mandats.
- Gilles CARREZ (1948-) : de 1992 à 2016
- Christel ROYER (1954-) : de 2016 à aujourd'hui