LA SANTÉ, PLUS PROCHE DE CHEZ VOUS

Le sujet tient forcément à cœur de Madame le Maire, Christel Royer, elle qui a été médecin anesthésiste de profession. Si les déserts médicaux sont une réalité dans les campagnes, elle l’est aussi pour beaucoup de villes. « L’Île-de-France est à 62% un désert médical », indique un membre du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM), en charge de la démographie médicale. L’une des raisons expliquant cette pénurie de blouses blanches est à trouver du côté de la limitation du numerus clausus – c’est-à-dire le nombre d’étudiants en médecine accédant à la deuxième année. La nouvelle loi de 2019 a fini par réviser ce numerus clausus, initialement instauré en 1971. Le nombre de médecins à former est dorénavant décidé à l’échelle régionale, à la fois en fonction des besoins des territoires et des capacités d’accueil des universités.

Environ 10 300 médecins seront donc formés, contre 8 500 jusqu’à présent. Mais malgré cette ouverture et parce que les études de médecine sont longues, la situation risque d’être encore compliquée dans les prochaines années, compte tenu du départ à la retraite des médecins issus de la génération du baby-boom, de l’augmentation de l’espérance de vie ou encore de la multiplicité des pathologies chroniques. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress) augure une stagnation des effectifs jusqu’à l’horizon 2030.

Pour faire face à ce phénomène, Madame le Maire, entourée de son équipe, ne ménage pas ses efforts. Elle s’emploie à limiter les conséquences d’un manque d’offre de soins de proximité pour les Perreuxiens.

Dès 2019, cette politique volontariste s’est mise en musique avec la création d’un service de soins d’urgence au pôle de santé de l’Orangerie, situé aux Joncs-Marins. Animée par une équipe de médecins urgentistes, cette unité médico-chirurgicale, voisine du centre d’imagerie, assure un accueil pour des soins non planifiés en médecine de premiers secours, chirurgie et traumatologie.

Cette structure représente une alternative aux urgences hospitalières engorgées ou à la consultation saturée du médecin généraliste.

Dans cette même idée de désencombrement des urgences, la Ville, qui figure comme un rouage essentiel dans l’accueil sur son territoire d’une offre de soins de proximité, a contribué à la mise en place d’une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS). L’association Autour du Patient 94 regroupe ainsi des professionnels de santé perreuxiens, mais aussi nogentais et bryards.

Cette structure vous informe des services de soins non programmés existant près de chez vous et vous invite à composer le 15 avant de vous déplacer aux urgences, car d’autres solutions existent. La CPTS vise notamment à faciliter le parcours de santé des patients et à améliorer l’accès aux soins.

Urologue de profession, Frédéric Thibault est également le président de la CPTS Autour du Patient 94. Il évoque plus en détail le rôle et les missions de la structure.

Le Perreux Magazine : Quel est le rôle d’une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé ?

Frédéric Thibault : Le premier rôle de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé Autour du Patient est de créer du lien entre les soignants des villes du Perreux, de Nogent et de Bry, qu’ils exercent en ville ou dans les établissements de santé. Ce lien permet de mettre en valeur et de mieux structurer l’offre de soins du territoire.

LPM : Pouvez-vous en mesurer son efficacité ?

FT : La mobilisation du territoire autour de la crise Covid nous a permis de comprendre que cette organisation territoriale avait du répondant et une forte capacité de mobilisation. Le territoire, s’il est considéré comme riche d’une offre de soins de ville de très grande qualité, s’ignore parfois un peu : l’exercice y est souvent individuel pour les professionnels de santé qui aspirent pourtant à plus de travail en équipe. En lien avec la CPTS, des projets ont déjà vu le jour, notamment au Perreux, avec l’Unité Médico-Chirurgicale de l’Orangerie. Autour du Patient a également activement participé à la redynamisation du SAMI de Nogent-Bry-Le Perreux qui se situe dans de nouveaux locaux, toujours au sein de l’hôpital Saint-Camille. Nous avons également travaillé à la réduction de l’affluence des urgences en orientant les patients vers la structure de soins la plus adaptée à leur situation.  Aussi, il faut savoir que l’organisation des soins sur le territoire est un facteur d’attractivité important pour les jeunes soignants qui cherchent à s’installer. Ils trouvent un écho propice à leur envie de développer leurs projets de soins au sein d’une communauté dynamique.

LPM : Quelles sont les grandes missions portées par la CPTS ?

FT : Après un diagnostic approfondi des besoins de santé de la population du territoire et au vu de la volonté de nombreux soignants de s’organiser, Autour du Patient s’est engagé sur 4 grandes missions : favoriser l’accès aux soins, c’est-à-dire faciliter l’accès à un médecin traitant pour les patients les plus fragiles, en ville ou en Ehpad et favoriser l’accès aux soins non programmés à travers une meilleure coordination des acteurs concernés. La deuxième mission est d’entourer le patient des soignants dont il a besoin. C’est l’âme de notre structure. C’est aussi améliorer le parcours, souvent complexe, des patients atteints d’une maladie chronique et l’accès au diagnostic des cancers. Le troisième volet s’articule autour d’un travail de prévention des maladies chroniques. La coopération entre les soignants du territoire et les municipalités nous paraît à ce titre déterminante. Enfin, gérer sereinement les crises sanitaires est un point que nous espérons devoir mettre en action le moins souvent possible, mais, le cas échéant, nous savons pouvoir compter sur des partenaires motivés et pleins de ressources.

C’était un engagement de campagne de Christel Royer et de son équipe. Mardi 22 novembre, Madame le Maire s’est rendue au sein de la clinique flambant neuve pour acter officiellement son ouverture. L’ancienne clinique de la rue Jouleau (Joncs-Marins) ne répondait plus aux normes en vigueur. Elle a donc été relocalisée au 22, rue du Canal, dans le quartier de la Maltournée.

Le Député Mathieu Lefèvre, le Député et Maire honoraires Gilles Carrez, et les Maires-adjoints Hélène Rousselin et Bénédicte Maretheu étaient également présents. Marie-Caroline Paquin, la directrice de l’établissement, leur a offert une visite de la structure. « C’est un réel avantage pour les Perreuxiens. Nous avons aussi pour projet l’ouverture d’une maison de santé, qui s’inscrira en complément de la clinique », confiait-elle il y a quelques mois dans les colonnes de notre magazine.

Spécialisée en soins de suite polyvalents et gériatriques, cette nouvelle clinique Korian comprend un hôpital de jour, faisant le trait d’union avec la médecine de ville. Une équipe médicale pluridisciplinaire composée de médecins généralistes, de gériatres, d’infirmiers, d’aide-soignants, 

de kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes, d’une assistante sociale ou encore d’éducateurs physiques adaptés assure la prise en charge. Côté équipements, la structure, dotée d’une capacité de 100 lits, bénéficie du nec plus ultra. Un plateau de 500 m² dédié à la rééducation et à la réadaptation a été installé et, sur le plan du confort, les résidents sont chouchoutés. L’établissement dispose d’un salon de coiffure, de nombreux espaces de détente lumineux et d’une salle de restauration spacieuse.

Depuis octobre dernier, un centre médical et dentaire (So Clinic) a ouvert ses portes au 183, avenue Pierre Brossolette. Doté d’un bloc de chirurgie dentaire, il accueille des dentistes, un orthodontiste, un médecin généraliste, un ORL. De quoi étoffer l’offre de soins à l’échelle locale.